Lancement officiel du Programme d’assistance et de réinsertion des détenus en Haïti à l’Église Rendez-vous Christ.
Dimanche 28 septembre 2025 restera une date marquante pour l’Église Rendez-vous Christ (RVC). Au-delà de la clôture de la série de prédications « Grâce pour ma nation », animée pendant cinq semaines par le pasteur-senior Julio Volcy, la communauté a officiellement lancé un projet d’une portée exceptionnelle : le Programme d’assistance et de réinsertion des détenus en Haïti.
La présentation en a été assurée par le pasteur exécutif Jean Chérubin Février, qui a replacé l’initiative dans son contexte spirituel et social. « À l’occasion du 9e anniversaire de l’Église, nous avons choisi de ne pas nous tourner vers nous-mêmes, mais vers ceux qu’on oublie et qu’on condamne », a-t-il déclaré, en citant Matthieu 25:36 comme fil conducteur du projet : « J’étais en prison et vous êtes venus à moi. »
Un programme aux dimensions multiples
Conçu sous le leadership du Dr. Julio Volcy et porté par un Task Force dédié, le programme entend offrir aux détenus bien plus qu’une assistance ponctuelle. Il s’articule autour de cinq axes principaux :
1. Spirituel – Apporter soutien et ressources chrétiennes adaptées à la réalité carcérale.
2. Juridique – Accompagner les jeunes de 16 à 24 ans et les femmes incarcérées grâce à un réseau d’avocats bénévoles.
3. Psychosocial – Fournir un suivi par des psychologues, travailleurs sociaux et partenaires spécialisés.
4. Humanitaire – Distribuer des kits hygiéniques trimestriels et organiser des repas collectifs en milieu carcéral.
5. Réinsertion – Orienter les jeunes vers le programme Haïti Teen Challenge et les églises partenaires pour leur réintégration.
« Plus qu’une activité, c’est un appel et un devoir : servir Jésus à travers les détenus », a insisté le pasteur Février.
Une mobilisation collective
La cérémonie de lancement s’est déroulée dans une atmosphère à la fois solennelle et festive. Le RVC Worship a électrisé l’assemblée avec des chants puissants tels que "Mwen libere" ou "Pa gen anyen ki pi gran pase w", tandis que la 27e promotion du centre des garçons et la 10e promotion du centre des filles de Haïti Teen Challenge ont également interprété un morceau spécial.
Des témoignages vidéo d’anciens bénéficiaires de Teen Challenge ont été projetés, soulignant l’impact transformateur de ce type d’accompagnement. Le public a ensuite vibré au son de l’hymne national, entonné par la chorale RVC Worship.
La présence et l’intervention du directeur de l’Administration pénitentiaire ont marqué un moment fort de la cérémonie. S’exprimant devant l’assemblée, il a déclaré :
« Nos prisons ne doivent pas être uniquement des lieux de punition, mais aussi des espaces où peut commencer une nouvelle vie. Ce programme rejoint parfaitement la vision de l’Administration pénitentiaire d’ouvrir la voie à une réinsertion digne et durable. »
Un soutien national et international
L’événement a rassemblé de nombreuses personnalités et institutions : des représentants de l’ambassade à Washington, de l’ambassade des Bahamas, du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), de la Fondation Lorquet, de l’association M’PARE, ainsi que de la plateforme Ayiti n ap bati a.
Chacun de ces acteurs a tenu à marquer sa solidarité envers ce programme inédit, conçu pour redonner dignité et espérance à une population marginalisée.
Un projet porteur d’espérance
Avec ce lancement, l’Église Rendez-vous Christ affirme sa volonté d’allier foi et action sociale. Ce programme d’assistance et de réinsertion des détenus se veut un modèle d’engagement communautaire, où l’accompagnement spirituel se conjugue à des solutions concrètes pour briser le cycle de l’exclusion.
« Ce projet est le fruit d’un effort collectif, d’un amour concret et d’une foi vivante », a résumé le pasteur Jean Chérubin Février.
À travers cette initiative, l’Église envoie un message fort : la dignité humaine ne s’arrête pas aux murs des prisons, et la réinsertion des détenus est une responsabilité partagée, au service d’une Haïti plus juste et plus solidaire.
Bitoss FRANÇOIS
Germine Joly alias "Yonyon" condamné à 35 ans de prison.
Un tribunal fédéral de Washington a rendu un verdict décisif ce lundi 24 juin 2024, condamnant Germine Joly, alias "Yonyon", à une peine de 35 ans de prison. Ancien leader du redoutable gang haïtien 400 Mawozo, Joly a plaidé coupable fin janvier pour des crimes de contrebande d'armes et de blanchiment de rançons liés à l'enlèvement de citoyens américains en octobre 2021.
L'annonce de cette sentence a été accompagnée de déclarations fermes du procureur général des États-Unis, Merrick B. Garland, soulignant la détermination du département de la justice à poursuivre les criminels violents en Haïti qui menacent la sécurité des citoyens américains.
Agé de 31 ans, Joly avait sollicité la clémence du tribunal, ses avocats plaidant pour une peine maximale de 17,5 ans de prison. Cependant, le tribunal a décidé d'imposer une peine plus sévère, tenant compte de la gravité des crimes commis par le gang 400 Mawozo.
Le gang, dirigé par Joly et son complice Joseph Wilson surnommé "Lanmò San Jou", est réputé pour ses activités criminelles étendues, incluant des enlèvements, trafics de drogues et d'armes, ainsi que des actes de violence brutale dans la région de Croix-des-Bouquets en Haïti et ses environs.
En 2021, le gang avait orchestré l'importation illégale d'armes en Haïti juste avant de procéder à l'enlèvement de 17 missionnaires, principalement des ressortissants américains. Ces actes ont suscité une réaction internationale, mettant en lumière la capacité du gang à mobiliser des fonds substantiels pour soutenir ses opérations criminelles.
Malgré les efforts des autorités haïtiennes pour arrêter Wilson, son complice, celui-ci demeure en fuite depuis la fin de l'année 2020, illustrant les défis persistants auxquels font face les forces de l'ordre dans la lutte contre les gangs organisés en Haïti.
Germine Joly, déjà condamné par le passé et opérant depuis la prison, a continué de superviser les activités du gang, incluant l'opération tragique d'enlèvement de missionnaires en octobre 2021, un acte qui a profondément affecté les familles des victimes et suscité une condamnation internationale.
Bitoss FRANÇOIS
Media Legliz La